La tribune d'Olivier Letellier
Il nous avait manqué, le Théâtre du Phare est de retour cette saison à l'ECAM ! Après Oh boy !, le metteur en scène Olivier Letellier nous livre Nathan Longtemps, un récit aussi tendre qu’acrobatique. Figure majeure du théâtre Jeune public, il revendique une adresse libre aux jeunes générations, en phase avec leur réalité et leurs préoccupations. Pourquoi cet engagement ? Il nous répond !
Le Théâtre Jeune public doit-il être militant ?
Je ne dirais pas qu’il « doit » mais qu’il « est » militant, pour plusieurs raisons. Tout d’abord car c’est un théâtre « Tout public » aux enjeux politiques, puisqu’il s’adresse à chacun•e d’entre nous, contrairement au théâtre « pour adultes ». Qu’importe les origines sociales et culturelles, les croyances et les convictions, le spectacle s’adresse à tous•tes sans distinction. Ensuite car il s’agit très souvent d’une première sortie théâtrale, le public n’a pas les codes, n’est pas encore spectateur•trice. Il ou elle n’est pas seulement jeune de par son âge, mais également de par son rapport aux œuvres. Notre rôle est alors primordial car si cette rencontre est réussie, elle peut avoir un impact sur la vie future de ces individus. C’est une incroyable responsabilité, c’est pourquoi l’exigence doit être au rendez-vous : dans le texte, dans la mise en scène, dans la scénographie et dans le jeu. Enfin car il s’emploie à aborder des thématiques contemporaines qui touchent la jeunesse d’aujourd’hui. Il n’est pas toujours aisé de parler de certains sujets aux enfants, c’est à l’artiste de trouver les mots et la poésie pour y parvenir et ainsi ouvrir ces discussions si nécessaires à leur épanouissement. Notre société de demain sera le fruit de ces questionnements. C’est en considérant tout cela, que nous pouvons dire que ce théâtre est profondément engagé.
Tribune issue de la Gazette n°2, à découvrir en intégralité par ici.
